Le magazine indépendant Pizza rend hommage au couturier Gianfranco Ferré Part.2

La semaine dernière je vous disais qu'Incognito n'était pas présent à la soirée en mémoire du styliste italien Gianfranco Ferré par hasard. En voici la preuve !

"J'ai envie d'énergie, d'une énergie vibrante qui génère de l'optimisme. J'ai envie de réalité et de la conscience de notre époque. Et en même, j'ai envie de rêver, mais sans regards vers un passé trop récent dont je vois revenir le côté le plus vulgaire et voyant. Alors que moi je rêve d'émotions fortes, de rencontres totales avec l'eau, le vent et le sable. Une nature qui transforme la matière et donne forme aux tissus. Car je rechercher des effets de transparence qui exultent le corps d'une manière poétique et purement sportive.."

Ce sont les mots de Gianfranco Ferré pour parler de sa collection prêt-à-porter Printemps/Eté de 1991 (mais je pense qu'ils pourraient tout aussi bien s'appliquer à toute son oeuvre). Dans l'article précédent je soulignais combien le tissu était important pour ce styliste, cependant dans cette citation je me suis rendue compte à quel point pour lui la couture est un tout. Gianfranco Ferré nous parle des quatre éléments comme source d'inspiration mais il n'oublie pas qu'il est là pour mettre en valeur le corps. 

 

Ces deux photos sont issues de la collection dont je vous parle plus haut, et je trouve que les vêtements portés par les modèles représentent tout à fait ce que Gianfranco Ferré a écrit dans la citation que je vous ai donnée : le mouvement des éléments est représenté par le drapé donné à la jupe et on retrouve l'exultation du corps grâce à la transparence mais aussi grâce aux riches broderies décorant les bodys.

Comme je le disais dans le précédent article, le magazine indépendant italien Pizza, rendait hommage au styliste en organisant une exposition de fake cover s'inspirant du travail de ce dernier. Ce que je ne vous ai pas dit c'est que j'ai été moi-même sujet d'une fake cover, celle du photographe Alan Maglio. Lorsqu'il m'a proposé de travailler avec lui je crois que je suis tombée des nues car il y a plusieurs mois de cela, j'avais découvert son site et apprécié ses photos qui se rapprochent de photos documentaires ou de reportage, avec sa touche personnelle qui est de trouver dans les choses et les gens une part de magie.

Alan ne m'a pas caché qu'il n'était pas un grand fan de la mode, cependant il a réussi à capter l'essence du travail de Gianfranco Ferré et c'est pour cette raison que j'ai accepté de poser pour lui. Pour ces photos, Alan a décidé de se servir des esquisses de la collection prêt-à-porter printemps/été 1991.

 Son idée était de m'habiller avec les esquisses dont voici le résultat : 

 Cette fake cover n'est pas celle qui était exposée lors de la soirée cela n'empêche que c'est ma préférée. Elle me plaît plus car plus intrigante et surtout elle fonctionne en diptyque avec celle exposée à la Fondation Gianfranco Ferré. Comme je vous le disais j'ai accepté de poser car l'idée est selon moi simple et originale : je suis habillée mais d'une esquisse et pas de n'importe laquelle, celle d'un grand couturier, Gianfranco Ferré, ensuite on retrouve cette idée de transparence et de corps apparent.

Pour ceux qui se posent la question de la nudité, non elle ne m'effraie pas et non je ne suis pas exhibitionniste. Je suis modèle photo depuis quatre ans et c'est un moyen que j'ai trouvé pour m'exprimer artistiquement. Le nu fait partie de la photo comme il fait partie de la peinture ou de la sculpture. Evidemment, poser nue n'est ni facile ni une chose qui m'est venue immédiatement à l'esprit lorsque j'ai fait mes premières photos. C'est une chose qui est venue au fur et à mesure et ce parce que je me suis forgée une esthétique tout autour de la photographie. En étant modèle, j'ai aussi appris à apprécier la photo en tant qu'art, d'ailleurs s'il y a un photographe que j'adore et qui a fait de magnifiques nus c'est bien Helmut Newton. 

La mode habille des corps et non l'inverse, même si on a tendance à vouloir nous faire croire le contraire aujourd'hui.